Mon tendre Mont Luisandre...
En une ascension seulement, dans le brouillard et sous la neige, le Mont Luisandre, plus haut sommet du Bugey du haut de ses 805 mètres, a réussi à me séduire... Que dis-je ! A me faire craquer ! C'était le 2 février dernier.
A peine 2 mois plus tard, voilà enfin l'occasion tant attendue de retourner gravir ce petit sommet, au départ de Douvres. J'ai proposé à Carotte de m'accompagner mais un coucher tardif l'a empêcher de se lever pour un départ envisagé à 9 h... Tant pis pour elle ! (Partie remise, faut trop que je t'y ammène, tu vas adorer !).
9 heures - Douvres 205 mètres d'altitude
Me voilà au centre de ce charmant petit village de Douvres, pittoresque et digne d'un vieux village de montagne. Des maisons en pierre, des encadrures en bois, un ruisseau qui traverse tout le village et l'ancien lavoir qui y puisait son eau.
J'attaque par le chemin principale du Devorais et en quelques mètres on se trouve déjà dans le Bois de la Réserve. Ce chemin longe pendant un long moment le ruisseau, qui ne fait qu'ajouter une note montagnarde à ce terrain de jeu !
La grimpette est douce et régulière, nickel pour s'échauffer (même si les pulses montent rapidement et les gouttes de sueur commencent à se former !).
Cette première portion se termine par un passage à travers champ très dégagé puis une partie bien plus marquée en terme de dénivelé ! Ca se corse ! Mais c'est la portion suivante qui est la plus intéressante ! Je ne sais pas quel est le pourcentage de cette "bosse" mais elle arrache les poumons et les cuisses ! Je m'accroche pour tenir jusqu'en haut mais la technicité de ce chemin (tout en cailloux, mouillés évidemment !) aura raison de ma volonté ! Mes pieds glissent à plusieurs reprises et comme ma vitesse est loin d'être suffisante pour relancer, je finis en marchant... Que cela ne tienne, faut que je mentraîne à ça aussi ! Alors les mains sur les cuisses et hardie traileuse !
Brèdevant - 613 mètres
Me voilà arrivée au lieu-dit de Brèdevant, juste en dessous du Château des Allymes (datant du XIII ème siècle, à visée militaire pour combattre le comte de Savoie).
Je rencontre ici les premières créatures vivantes depuis mon entrée dans le bois : une brebis dégarnies couleur boue, qui me fixe ahurie et ses 2 comparses !
Je m'engage en direction du Mont qui n'est plus qu'à quelques encablures. La neige a bien fondue et laisse donc une bonne couche de boue qui me fait faire quelques zip bien récupérés ! Sans neige, et avec une belle visibilité, je me rends compte des mon erreur d'orientation de la dernière fois... Une portion encore bien ardue et technique et quelques minutes plus tard, me voilà sur cette petite prairie qui sert de sommet au Mont Luisandre !
Quelle vue magnifique ! Quasi 53 minutes m'auront été nécessaires pour admirer ce paysage, ça en vaut tellement la peine !
Mont Luisandre - 805 m
Je repars d'une foulée alerte pour m'attaquer à la descente par le même chemin. Je vais essayer de m'appliquer à trouver de nouveaux repères pour travailler ce qui est certainement mon plus gros point faible : les descentes ! Je suis en effet très loin d'avoir l'aisance d'une biquette...
Surtout que ça ne va pas être aisé compte tenu de la technicité des chemins...
J'ai glané de nombreux conseils dans mes récentes lectures et notamment dans le dernier numéro du magasine Esprit-Trail. Allez, je relache le haut du corps, les bras en guise de perche d'équilibriste, des petits pas rapides et cadencés, le sol brûlant sur lequel il ne faut pas s'attarder, le nombril qui doit effectuer une ligne droite... Sur ce dernier point, j'ai d'ailleurs un gros souci, étant très largement convaincue que mon centre de gravité se situerait plutôt du côté de la fin du 13ème mot de cette phrase...
Et ça passe plutôt bien ! Je ne suis pas crispée, je n'ai pas mal aux cuisses et j'arrive même presque à courrir dans la portion redoutée que j'ai du finir en marchant en montée !
Douvres - 205 m - 10h35
Il ne m'aura donc fallu que 35 mn pour redescendre sur Douvres ! Peut mieux faire mais c'est un bon début !
1h35 de pur bonheur pour cette séance réalisée sous un beau soleil printannier, seule avec les petits oiseaux (et les brebis !), ayant comme seul parasite le bruit de mes pas et de l'eau dans ma gourde !
La preuve de mon ascension sous la croix se voudra désormais traditionnelle !